Une date importante
Le Christ miséricordieux lui apparaît pour la première fois dans sa cellule le 22 février 1931. Il lui demande de peindre un tableau le représentant : « Peins un tableau de ce que tu vois, avec l’inscription : Jésus, j’ai confiance en Toi. Je désire qu’on honore cette image, d’abord dans votre chapelle, puis, dans le monde entier. »
Au cours de visions successives, il lui fait connaître le mystère profond de la miséricorde divine qui est amour et compassion de Dieu pour tout homme. « Ma fille, les flammes de ma Miséricorde me consument, lui dit-il. Je désire les déverser dans les cœurs humains. » Notons que sœur Faustine a vu « le Fils comme Dieu miséricordieux, le contemplant cependant non pas tant sur la croix que dans sa condition ultérieure de ressuscité dans la gloire. C’est pourquoi elle a relié sa mystique de la miséricorde au mystère de Pâques où le Christ se présente victorieux du péché et de la mort. (cf Jean 20, 19-23)»[1]
Sainte Faustine méditera longuement sur cet amour infini de Dieu. La contemplation de la passion du Seigneur lui permet de mieux le connaître, notamment dans son amour miséricordieux pour chaque être humain. Elle considère ce mystère dans la Parole de Dieu, dans l’Église, dans les Sacrements, en particulier ceux de la réconciliation et de l’Eucharistie, dans la création. Et elle comprend que tout ce dont l’homme dispose, à commencer par son existence et jusqu’à la moindre des grâces, lui vient de la miséricorde de Dieu. Cette compréhension n’est pas le fruit de beaucoup d’études ou de recherches, mais de moyens très ordinaires et donnés à tous : l’écoute de la Parole de Dieu, la méditation du Rosaire et du chemin de croix, les retraites et les conférences auxquelles elle assiste. Néanmoins, sa contemplation ne se réduit pas à ces heures réservées pour la prière ou la méditation car elle a une vie très active dans son monastère. Au contraire, au milieu des activités, elle garde toujours au cœur le désir constant d’être unie au Christ Miséricordieux. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développent chez elle une attitude de confiance d’enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres «O mon Jésus, chacun de tes saints reflète en sa personne l’une de tes vertus, moi, je désire refléter ton Cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Que ta miséricorde, O Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en cette vie et en l’autre. » Dans sa vie spirituelle, elle se distingue également par son amour de l’Eucharistie et par sa dévotion profonde pour Notre Dame de la Miséricorde. En effet, la Vierge Marie lui apparaît de nombreuses fois, tout au long de sa vie de religieuse. Faustine la choisit comme modèle et maîtresse de sa vie intérieure. En outre, la Vierge Marie la prépare et l’encourage dans sa mission d’apôtre de la Divine Miséricorde. « Moi j’ai donné au monde le Sauveur. Toi, tu dois lui parler de son infinie miséricorde et préparer son second avènement… »
Ces années passées au couvent ont abondé en grâces extraordinaires : révélations, visions du Christ, de la Vierge Marie, des anges, des saints, des âmes au Purgatoire, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, … Cependant, Sœur Faustine a conscience que la sainteté consiste en une étroite union de sa volonté avec celle de Dieu, de la pratique des vertus unie à la dévotion à la Divine Miséricorde.